La mort d’un afro-américain, Freddie Gray, après son arrestation musclée par les forces de Police laisse encore une fois transparaître le spectre de la bavure policière. Ce n’est pas la première fois cette année qu’un afro-américain meurt sous les coups de la Police sur fond de lutte raciale. La ville de Baltimore dans laquelle l’incident s’est produit a tout de suite été le théâtre d’émeutes et de violences civiles bien que la famille de Freddie Gray se soit tout de suite désolidarisée du mouvement. Certains rappeurs ont tenu à réagir devant ces incidents à répétition qui impliquent les forces de Police.
Killer Mike, l’un des leaders du groupe “Run The Jewels”, et ancien membre du groupe mythique “Outkast” s’est exprimé à ce sujet sur les réseaux sociaux : «La répression nourrit la rebellion. Tu veux arrêter les émeutes ? Mets fin à la pauvreté. Arrête le racisme systémique. Arrête la police. Arrête la guerre contre les Noirs ! C’est ça qui cause les émeutes ! Construites avec la colère et la rage ! #TheWirecestplusquedelatélépourmoi #Lemalengendrelaviolence #Lapauvretéc’estlemal #lapolicequiassassinecestlemal #leshommenoirssontprisenchasse #nosdroitssontenjeu»
Le rappeur très impliqué dans la lutte pour les droits civiques a cité un vers de Langston Hughes, poète afro-américain de l’entre-deux guerres sur Instagram : «Les nègres – tendres et dociles, doux, humbles et gentils / Attention au jour – où ils changeront d’avis».
Les inspirateurs du mouvement Hip-Hop ont également pris la parole. Chuck D, le fondateur du groupe américain Public Enemy, qui reste encore aujourd’hui l’un des groupes les plus militants de l’histoire du Rap US a pour sa part fait un parallèle entre la série de HBO “The Wire” (dont l’action se déroule à Baltimore et qui met en scène la déliquescence de la ville) et les émeutes d’aujourd’hui : «HBO a embelli cette vision unilatérale de BMORE [Baltimore, ndlr] dansThe Wire. Elle a été montrée et diffusée dans tous le pays et quinze ans plus tard, ((((BOOM))))».
Ice Cube, autre figure tutélaire du Rap US, ancien membre de NWA (qui sort son biopic) établit un rapport entre la situation de la ville en 1968 après la mort de Martin Luther King et la situation aujourd’hui :
D’autres rappeurs comme Rihanna qui a publié une photo d’un policier noir en larmes, ou comme Kendrick Lamar, qui a largement abordé la question dans son album “To Pimp a Butterfly“, et qui est resté muet, sont restés plus discrets. Quant à Jay-Z, il continue la promotion de Tidal.
” L’Etat assassine, un exemple Malek Oussekine,
Bing, bang, la police est comme un gang.
Car l’Etat assassine Makomé en a été victime,
Bing, bang, la police est comme un gang.
L’Etat assassine, à deux doigts Rodney King,
Bing, bang, paix à toutes les victimes ! “