Gradur, l’interview à un million de dollars pour SURL Magazine ! L’interview se termine. Minuit et demi. Le manager de Gradur nous regarde : « Et ben, ça c’est une interview à un million de dollars. » Au final, on a discuté avec le rappeur du 59 trois fois plus que prévu. On aimerait se dire que c’est surtout grâce à la qualité de nos questions, mais on n’a pas cette prétention.
Ce soir-là, juste après sa performance à L’Original Festival, à Lyon, Gradi, de son prénom, avait envie de discuter. Derrière nous, les employés de la salle débarrassent le plateau, les organisateurs et les bénévoles attendent qu’on termine. Mais on discute, on discute, et même quand par politesse on propose d’arrêter, l’artiste nous encourage à continuer. « Non mec, si t’as encore des questions, vas y. On est bien. »
« Enléger. » Plus qu’une simple expression, un credo qui colle à la peau de son auteur. Le rappeur de Roubaix est venu répondre à nos questions en toute simplicité. Rap nordiste, unité, Migos, argot, ShegueyVara 2, reconversion, voyages, avenir. Au menu de cette entretien – volontairement concentré en douze minutes – avec l’homme au bob, beaucoup d’intime.
S’il avoue ne pas avoir encore eu le temps de regarder Game Of Thrones, le titre de « King in the North » sonne pourtant comme une évidence. À 24 ans et rap + 2, le Nordiste est devenu, en quelques freestyles et un album, le nouveau poids lourd du rap hexagonal. Près de 70 000 disquettes écoulées dont 42 000 en quinze jours, des salles remplies aux quatre coins du pays et un blase qui s’exporte outre-Atlantique ont permis de mettre Roubaix sur la carte du jeu. À quelques semaines de la sortie de la mixtape ShegueyVara 2, Gradur revient pour tout terrasser. Et il s’annonce bien plus coriace que Rob Stark.