Alors qu’il a expliqué cette semaine les raisons de son refus de participer à la série « Validé » de Franck Gastambide ou qu’il a encore été perturbé en pleine interview par l’arrivée de SCH en scooter, Soso Maness vient de dévoiler les ventes de son album « Avec le temps » pour les 7 premiers jours d’exploitation avec un gros score.
Qui aurait dit qu’en deux ans de travail acharné, de bons choix artistiques, Soso Maness, le gars de Font-Vert (Marseille), percerait sur la scène rap et s’y installerait, comme l’un de ses artistes les plus appréciés et les plus validés ? Qu’après ses deux premiers albums, Rescapé (2019) puis Mistral (2020), et à l’aube de la sortie du troisième, il aurait une flopée de titres à plusieurs millions de vues (« Pochon Vert », « TP », « Dans mes rêves », « Interlude » …) et un tube mainstream scandé de stades en fêtes de famille confinées « So Maness » (35 millions de vues sur Youtube) qui cartonne en radio, sans faire de concession à son écriture paramétrée pour dire des vérités ? Pourtant c’est la route qu’il s’est tracée lui-même en seulement deux ans !
Le rappeur Marseillais a réussi un très bon démarrage en prenant la première place du Top Albums cette semaine, le troisième album de Soso Maness totalise 17 129 équivalents ventes en première semaine avec dans les détails 12 377 ventes en streaming (73%), 4 487 ventes pour la version physique (26%) et enfin 265 vente en digital (2%). Soso Maness réalise à cette occasion le meilleur démarrage dans sa carrière. Son album « Rescapé » paru en 2019 s’était écoulé à 1 000 ventes en première semaine, « Mistral » sorti 2020 s’était vendu à 8 000 exemplaires pour son démarrage, l’artiste Marseillais a donc fait plus du double des ventes de son précédent projet. « Voilà pourquoi j’ai appelé mon album « avec le temps » Numéro uno #1« a-t-il commenté sur son compte Instagram pour annoncer la bonne nouvelle avec son évolution pour chacun de ses albums. Une performance salué par ses compères sur le réseau social comme Hornet La Frappe, Jul, Médine, Alonzo, Sat, PLK, OGB ou encore l’animateur de Planète Rap, Fred Musa.
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Chaque album de Soso Maness est un rendez-vous et un fil rouge parcourt les trois albums, avec des morceaux concepts qui rappellent finement les précédents. Mistral chassait les nuages accumulés autour du Rescapé qu’il était. Avec le temps, aux accents ferréiens, rappelle pour sa part qu’il ne change pas fondamentalement mais qu’avec du travail et de la persévérance toute chose peut évoluer. Et que malgré des incursions dans des morceaux plus dansants, sa base, c’est de rapper et de kicker.
Avec le temps est à l’image de ce que Soso développe depuis ses premiers albums : du fond et de la forme, sans chichis, mais surtout sans bullshit, que ce soit pour parler cru de la rue, ou pour ambiancer. Et pour ça, c’est simple, il s’est connecté avec les meilleurs dans leurs catégories pour faire des bangers, toujours avec sa touche : clin d’oeil à de gros tubes, ou à la chanson française contestataire.
« Mon premier texte je l’ai écrit posté devant le four », rappelle-t-il dans le morceau du même nom que l’album. L’occasion pour les nouvelles et nouveaux qui font connaissance avec son univers de redérouler une vie de survivant de la street, honnête avec ce qu’il a vécu. « J’servais mes clients à la pelle et j’ai assumé mes peines (…) Le rap pour moi c’est une thérapie qui m’a permis d’pas finir en psychiatrie », dit-il dans l’intro « Clair obscur ».
Soso Maness convoque SCH, un autre collègue marseillais et autre poids lourd de la scène rap sur « Les derniers marioles ». Le sample vient de « Tais-toi Marseille » de Colette Renard, dans le même esprit que l’intro « Mistral », sur son précédent opus, où il réutilisait le titre “ La chanson des enfants des quartiers Nord » de Daniel Beaume. Kickage toujours acéré sur les titres « Réveiller », « 3x filtré » et « DLB 13 », référence à sa série de titres très rap Dans Le Block.
Comme toujours, chez Soso, raconter des histoires, c’est la base, l’interlude, son terrain de jeu. C’est l’une de ses marques de fabrique, que Soso aime loin du rap pur en termes musicaux, comme celle de Mistral, très rock, et celle de Rescapé, à la Renaud. Dans Avec le temps, ce titre Interlude c’est « Ô Baumettes ». Il s’y revoit entre les murs de la prison « cantiner », « tirer une barre », « gamberger », « voir sa mère au parloir ». Cette fois, Soso pose son histoire sur des accords de guitare sèche.
Dans « Fils d’un voyou », Soso Maness manie à nouveau le story telling à la première personne, comme il l’a fait sur « Bilial » sur son précédent album, qui contait l’histoire d’un jeune migrant fuyant son pays pour survivre. Dans ce nouveau titre, il se met dans la peau d’un gamin dont le père est célèbre pour ses méfaits, mais hélas l’histoire prend un autre revers.